JULIETA (Compétition Officielle) (sortie prévue le 18 mai)
de Pedro Almodóvar (Emma Suárez, Adriana Ugarte, Daniel Grao)
Certains rêvent de vacances au soleil, palmiers, vahinés, mer couleur turquoise, plage de sable fin et cocktail à volonté.
Pas Pedro.
Non.
Lui, c’est la Palme d’Or, suprême récompense qui lui a toujours échappé jusqu’à présent.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Déjà une demi-douzaine de participations (loin du recordman en la matière, Ken Loach – 18 fois).
« TOUT SUR MA MÈRE », prix de la mise en scène en 1999 (plus haute distinction attribuée à l’espagnol), « VOLVER », prix du scénario en 2006, ou encore le formidable « LA PIEL QUE HABITO », prix de la jeunesse en 2011.
Avec son nouveau film, en salle demain, saura t-il suffisament séduire George Miller et sa clique pour décrocher le graal ?
Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa progéniture Antía, la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec son enfant qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours…
Après un fantasque et rigolo « LES AMANTS PASSAGERS », échec total au box-office, Almodóvar renoue ici avec deux de ses thémes récurrents dans toute son oeuvre : la littérature et les relations mère/fille.
Si l’on retrouve les couleurs chatoyantes chères au responsable de « TALONS AIGUILLES », son goût des intrigues matinées de thriller (ici, quelques énièmes références à Hitchcock – l’héroïne principale, la séquence du train), sa direction d’acteurs toujours aussi habile, force est de constater que ce drame s’avère bancal.
Saupoudrant de références à la mythologie et à la tragédie grecque plutôt réussies (le rôle de Rossy de Palma évoque la Pyhtie, le métier du père d’Antía et son destin), notre ibère charme pendant les 2/3 avant de s’écrouler dans les 25 dernières minutes (sur une durée de 1 h 37) en vidant son « JULIETA » de toute intensité comme si il s’en était quelque peu désintéressé et le conclue d’une résolution décevante et pas à la hauteur des enjeux évoqués.
Pas désagréable, mais on a connu le maître en bien meilleure forme.
TRAIN TO BUSAN (Hors Compétition) (sortie indéterminée)
de Yeon Sang-Ho (Gong Yoo, Dong-seok Ma, Yu-mi Jeong)
Un agent d’investissement fortuné de Séoul doit emmener sa fille retrouver sa mère à Busan. Ils prennent un TGV. Pendant ce temps, d’étranges incidents commencent à se produire avant que le pays ne soit la proie à un virus transformant la population en féroces zombies. Les passagers du train, ignorant encore tout de la situation, ne vont tarder à s’apercevoir que quelque chose ne tourne pas rond…
Particulièrement fun, volontiers outrancier, bourré d’humour à la Coréenne, parfois bordélique, bénéficiant de maquillages et d’effets sanguinolents splendides, ce solide divertissement dû à Yeon Sang-Ho – ayant excellé dans l’animation via les surprenants « THE KING OF PIGS » et « THE FAKE » – ravirera les amateurs du genre et sidérera les autres.
Que demander de plus ?