Interviews

SÉRAFINE, INTERVIEW, TDS 2016

Rencontre avec Jean (guitare) et Charles (percussions, claviers, choeurs) de Sérafine

Sérafine, ça vient d’où, vous venez d’où ?
C’est quoi votre genre de musique ?
On va répondre tout de suite sur la question du nom du groupe : ça n’a pas de signification. Sinon au départ, Sérafine c’est un duo guitare/voix, qui s’est enrichit avec le temps et de nouvelles personnes. Géographiquement en ce moment on est basé dans le Loiret. On bouge tout le temps. On fait une espèce de musique progressive, partant de la folk, avec cet univers de chansons aussi, mais qui sont noyées à l’intérieur d’un univers sonore qui ne va jamais s’arrêter, de grandes plages de musique pendant les sets qui peuvent durer jusqu’à une heure trente. Là on a joué une petite heure.

Vous aimez bien prendre votre temps sur scène…

Oui quand on peut se le permettre, on aime bien. On fait une musique très planante, avec beaucoup d’effets, beaucoup de drones, des plages emplies de matières sonores. Et en dehors de ces plages, il y a des petites chansons qui émergent parfois.

Justement, elle sort d’où cette voix, mélodieuse et si particulière ?
Votre chanteur n’est pas avec vous là c’est dommage !

Oui, il a dû partir : il est comédien par ailleurs et il joue ce soir, mais on va lui demander d’où il sort cette voix ! Il chante depuis toujours, il est autodidacte complet. On peut tout dire sur la voix de Flo. Il est très influencé par la pop très recueillie et ça vient d’on ne sait où. Il s’est fait son truc à lui. Il a toujours chanté comme ça. Sa façon de faire n’est pas du tout académique et c’est ça qui est très intéressant pour le groupe.

On sent un désir d’improvisation quand on vous voit sur scène.

Oui, ça nous arrive de nous permettre de le faire, même si c’est un set qui est relativement écrit, avec une grille assez précise. Mais oui, il y a des parties qu’on se permet de faire durer. On souhaite prolonger l’énergie. Il y a beaucoup de dynamique dans notre musique. On essaie de ressentir, tous les trois, une énergie commune et de l’envoyer quand on veut l’envoyer. Ça peut être beaucoup plus sur un concert ou différemment sur un autre. C’est là où on essaie de prendre de la liberté en live. Sinon, chez nous, en studio, on passe beaucoup de temps à improviser. À Paris, le théâtre de l’Ogresse, qui nous accueille souvent, est un lieu où on a présenté des pièces très improvisées, bien plus que ce qu’on a fait là aujourd’hui.

Pourquoi parle-t-on de vous comme un groupe de folk ?
Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment approprié…

C’est compliqué. On a vraiment du mal à se définir. On en a beaucoup discuté, on a essayé d’arriver à un truc concis : folk/psyché. Parce qu’il y a une guitare acoustique et une voix, un peu le cliché de la folk anglo-saxonne, fallait se définir. Notre musique a un côté très pop, un côté psychédélique, un côté progressif. C’est difficile de définir précisément un style.

Il y a comme un aspect symphonique aussi dans votre musique, ça vous parle ou pas ?

Ouais. Un côté incantatoire peut-être… Symphonique, oui, pourquoi pas. On vote pour. On n’y avait jamais réfléchit comme ça, mais c’est intéressant…

C’est l’aspect « espace » qui me fait dire ça…

Oui, si on met le terme symphonie en rapport avec notre musique, avec l’espace, l’ampleur, les réverbérations, oui ça colle.

On part un peu en voyage avec vous.
C’est exactement ce qu’on veut, on le vit comme ça. On a des histoires de trips d’enfants, des délires communs, on imagine la musique, des histoires, des situations, on voyage, on projette notre musique là-dessus. Ça pourrait être notre message, essayer de faire vivre un voyage au public comme nous on le vit. Cest psychédélique aussi, et il faut le dire comme ça : des états de conscience particuliers qu’on essaie de retranscrire dans notre musique. On aime être submergés par la musique, on aime bien se faire embarquer par la musique, mais on aime que ça reste simple et accessible, on a pas envie que ça devienne une musique d’intellos…

Il y a un petit côté expérimental quand même.

Oui complètement. C’est tout l’équilibre qu’il faut qu’on trouve, et qu’on recherche : donner envie aux gens d’écouter notre musique sans renier cet aspect expérimental. Comme une invitation à devenir disponibles pour ce voyage-là qui n’est pas évident, c’est vrai qu’on peut demander beaucoup sur un set d’une heure et demie, ça veut dire lâcher prise complètement, et le public et nous.

Vraiment rien à dire sur la signification du nom du groupe ?

(Rires). Serafine c’est un nom de bateau en fait. Non, de navire. Serafine est un navire.

Propos recueillis par Cathy Martineau et Julie Patillot

 

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