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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 81

STAR WARS : LE RÉVEIL DE LA FORCE (3D)

de J.J Abrams (Daisy Ridley, John Boyega, Adam Driver)

 

Star Wars: The Force Awakens L to R: Finn (John Boyega) and Rey (Daisy Ridley) Ph: David James ©Lucasfilm 2015
‘Tain, t’as pas vu le dernier STAR WARS ?
Non ? Alors, j’te parle plus.
Aussi caricatural que cela puisse paraître, cette situation existe – généralement pour le gros blockbuster de décembre – et l’auteur de ces lignes l’a expérimenté lorsqu’un de ses amis, à l’époque du « SEIGNEUR DES ANNEAUX », s’était fait méchamment rabroué au cours d’un réveillon du 31 par leurs hôtes qui les accueillaient dans une maison de campagne cossue.
Étrangement, par la suite, la cave des occupants s’est faite délestée de ses meilleures bouteilles.
Tout ça pour vous dire que même si vous avez décidé de ne pas aller mater le 7e volet de « LA GUERRES DES ÉTOILES », personne ne vous en voudra.
Personne d’intelligent en tout cas.
D’ailleurs, moi-même ai hésité, fatigué par un marketing dont les limites du supportable, ont cette fois-ci, été allègrement franchies.
Mais que ne doit-on pas faire parfois pour son taf (nous n’avons pas un métier facile).
C’est J.J Abrams, véritable Dieu pour les uns, qui s’y est collé, après avoir longuement réfléchi.
A t-il bien fait, au regard du poids de l’héritage et du carcan qu’impose un pareil mythe ?
30 ans après les évènements du « RETOUR DU JEUDI » qui virent l’anéantissement de l’Empire Galactique et la victoire des rebelles et de la République, une nouvelle menace est apparue : le premier Ordre. Celui-ci, dirigé par le redoutable Kylo Ren et son maître Snoke – tous deux adeptes du côté obscur de la Force – traque Luke Skywalker, le chevalier Jedi, qui a disparu, afin de supprimer cet ultime rempart à sa domination totale dans l’Univers. Cependant, la résistance va s’organiser en la personne de Rey, une chasseuse d’épaves, de Finn, un stormtrooper qui a déserté et de… Han Solo !…

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On pouvait légitimement en attendre beaucoup car Abrams, en signant ses deux excellentissimes « STAR TREK » qui lorgnaient déjà plus du côté de la sage de Georges Lucas que de celle de Gene Roddenberry, annonçait la couleur.
Malheureusement, dans l’ensemble, c’est plutôt une déception.
Pour les quelques points positifs :
– Deux comédiens surtout : la jolie Daisy Ridley interprétant Rey et devenant d’emblée une héroïne charismatique, un peu l’équivalent de Mark Hamill dans l’épisode de 1977, et, Harrison Ford, réendossant son costume de contrebandier roublard stellaire, jouant parfaitement sur son côté vieillissant.
– Une volonté affichée du réalisateur de revenir à un côté old school, tant pour les maquillages des créatures et des costumes.
– Une ou deux scènes où le frisson passe lorsque des « anciens » se retrouvent.
– Une 3D performante.
Parmi les nombreux points négatifs :
– Une histoire peu palpitante, limite pénible (on a déjà donné avec les honteux chapitres de 1999, 2002 et 2005)
– Un scénario ne prenant pas son temps pour nouer des relations primordiales entre les divers protagonistes (psychologie zéro), expédiant tout ça, empêchant ainsi d’y « croire » et de se prendre d’empathie. Finn est un personnage à fort potentiel mais pâtissant d’une introduction bâclée et poussive – sa volte-face -, tout comme le caractère de Kylo Ren (campé par Adam Driver, figure du cinoche indépendant US), archétype shakespearien de la plus belle eau mais, qui, ici, s’avère digne d’une sitcom de TF1).
– Des séquences de bataille bien faites techniquement mais vaines.
– Une musique de John Williams inintéressante, n’assurant même pas le minimum syndical.
– Un art du recyclage hallucinant et dommageable qui aurait pu s’imposer si beaucoup plus sobre. Seulement rien ne nous sera épargné, des redites de la Cantina à une Étoile Noire beaucoup plus gigantesque en passant par le droïde plus « modernisé » mais au bout du compte strictement identique à R2-D2 dans le comportement.
Dans ce produit très calibré, J.J Abrams ne fait pas pleinement du J.J Abrams. Soumis au diktat des studios Disney, d’une sincérité indéniable, il a voulu trop bien faire. Or il a oublié l’ingrédient essentiel, celui qui souvent fait toute la différence : la poésie.
Un réveil difficile.

 

 

LA CHAMBRE INTERDITE

de Guy Maddin et Evan Johnson (Roy Dupuis, Clara Furey, Gregory Hlady)

 

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Au côté d’autres fous géniaux canadiens anglophones tels Norman McLaren (pour les plus vieux d’entre vous, maître absolu de l’animation mondial dans les années 40), David Cronemberg (malgré qu’il n’ait plus rien tourné de potable depuis huit ans) et Bruce LaBruce (âmes sensibles s’abstenir), Guy Maddin est quasi incontournable pour tout amateur de 7e art différent.
Que ce soit son superbe « DRACULA, PAGES TIRÉES DU JOURNAL D’UNE VEIRGE », le documentaire intimiste « WINNIPEG MON AMOUR » ou encore le thriller « ULYSSE, SOUVIENS-TOI ! », à chaque fois le spectateur est agréablement surpris.
Est-ce le cas avec sa nouvelle oeuvre, « LA CHAMBRE INTERDITE », distribuée chez nous dans une combinaison de copie misérable ?
Un sous-marin, le SS Plunger, est dans un état critique. Les explosifs qu’il transporte se liquéfient et peuvent exploser à tout moment. Seule la pression de l’eau entourant le submersible empêche pour l’instant l’irréparable mais si le navire remonte à la surface, boum. A son bord, l’équipage est aux abois et tente de demander de l’aide son capitaine qui ne veut pas être dérangé. Soudain un bûcheron égaré fait bizarrement son apparition et raconte alors son récit centré sur son amoureuse capturée par un féroce clan d’hommes des cavernes…
Expérimentant une fois encore sur la forme, l’art de la narration en multipliant les mises en abîmes, Maddin – assisté d’un jeune technicien – signe une formidable invitation au rêve qui revisite le cinéma muet – de Dreyer et de Murnau – et nous invite avec délice à se perdre dans les méandres de l’esprit d’un créateur, pas si éloigné que cela d’un autre visionnaire, Leos Carax.
Un casting quatre étoiles : Mathieu Amalric, Charlotte Rampling, Maria de Medeiros, Roy Dupuis, Udo Kier, Jacques Nolot, Amira Casar, Géraldine Chaplin, Adèle Haenel, André Wilms, Lewis Furey.
La réalisation de ce long métrage s’est déroulée suite à de véritables séances de spiritismes en présence des comédiens qui, transcendés par ce à quoi ils venaient d’assister, étaient sommés de jouer immédiatement après les scènes du script, encore dans un état second.
Magique.

 

 

LA VIE TRÈS PRIVÉE DE MONSIEUR SIM

de Michel Leclerc (Jean-Pierre Bacri, Valéria Golino, Isabelle Gélinas)

 

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François Sim est en plein burn-out, sa femme l’a quitté, il n’a plus de boulot. Il se dévalorise lui-même, partant du principe qu’il n’a aucun intérêt. Son père est un vieux beau sur le retour et ne lui apporte aucun réconfort. Soudain, il reçoit une proposition de travail : devenir représentant de brosses à dents qui vont « révolutionner l’hygiène bucco-dentaire » et sillonner la France pour vendre cet article miracle…
Adaptant un roman de l’écrivain britannique Jonathan Coe, Michel Leclerc continue, après « LE NOM DES GENS » et « TÉLÉ GAUCHO » continue à creuser son sillon dans un registre comique à tendance sociale.
Mais comme précédemment, il s’avère incapable de tenir la distance, souffrant d’un rythme et d’un scénario peu fluides.
L’idée au départ de prendre Jean-Pierre Bacri en dépressif différent de ceux qu’il avait précédemment incarné avait du bon et fonctionne un quart d’heure, avant de tourner en rond et de nous lasser de l’ex-compagnon d’Agnès Jaoui.
Ce road-movie introspectif sur la jeunesse d’un être humain avait de quoi séduire sur le papier, mais l’essai à l’écran n’est pas transformé, en dépit de quelques instants inspirés (les retrouvailles avec l’amie d’enfance).
La résolution finale de ce trip laborieux, conduisant à une révélation sur Sim, sidère de bêtise.

 

 

QUELQUES IDÉES DE CADEAUX UTILES

 

À l’heure où les super-héros en collant moulant pullulent sur la toile, un ouvrage paru chez DELIRIUM, inestimable maison d’édition pour tout amateur véritable de comics fantastiques des sixties, vient de sortir : « ANTHOLOGIE VAMPIRELLA, VOLUME 1 ».

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Dernier magazine du légendaire Jim Warren, après « CREEPY » et « EERIE », « VAMPIRELLA « sera représenté par une sorte de BARBARELLA brune vampire, à la tenue affriolante et vivant des aventures trépidantes.
Dessinée par tout un groupe d’artistes parmi lesquels le gratin d’alors (1969) comme Neal Adams, Richard Corben, Jeff Jones, Wallace Wood, les fabuleux espagnols José Gonzàlez, Esteban Maroto et José Marie Beá, la revue fit date pour son côté ouvertement sexy et l’audace graphique qu’elle recélait.
À chaque fois, comme pour les EC Comics, des histoires de quelques pages, en noir et blanc, se clôturant généralement par une chute macabre ou humoristique.
Un très bel ouvrage – avec une reproduction des planches de haut standing pour près d’une quarantaine d’historiettes (je vous conseille particulièrement « The Quest » et « Isle of The Huntress ») – proposant en bonus les couvertures les plus marquantes et une pénétrante introduction due à David A. Roach, dessinateur, encreur, illustrateur, collectionneur.
Perdus depuis des lustres à Hollywood, les films à sketches, malgré quelques tentatives, pourraient fonctionner de nouveau.
N’oublions pas que Spielberg, Joe Dante et d’autres doivent énormément à ces BD qu’ils ont lues enfants.
Alors autant puiser dedans.

Au rayon DVD, pour les fans de western, le graal.

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Un coffret 30 DVD dont une tripotée de chefs-d’oeuvre comme « LA CIBLE HUMAINE » de Henry King, « LE JARDIN DU DIABLE » de Henry Hathaway qui oppose Richard Widmark et Gary Cooper, « QUAND LES TAMBOURS S’ARRÊTERONT » de Hugo Fregonese (comportant des scènes extraordinaires d’attaque d’indiens), « L’HOMME AUX COLTS D’OR » d’Edward Dmytryk, au sous texte homosexuel prononcé, « LES IMPLACABLES » de Raoul Walsh où Clark Gable tombe raide dingue (on le comprend) de Jane Russell, ou encore « 7 SECONDES EN ENFER » de John Sturges donnant une suite au fameux duel qui eu lieu à Ok Corral.
Des photos d’exploitation, des lobby cards, l’affiche de « LA CONQUÊTE DE L’OUEST », des présentations de Patrick Brion et, last but not least, également par Mr « Cinéma de Minuit »; deux énormes pavés, l’Encyclopédie du western en deux volumes, une somme considérable où vous allez apprendre et découvrir une multitude de choses (anecdotes, génériques) que vous soyez spécialiste ou non du genre.
Tirage limité de cet ensemble luxueux.
C’est chez Sidonis/Calysta tout comme trois séries B mettant en vedette Joel McCrea, qui bien avant de terminer sa carrière dans « COUPS DE FEU DANS LA SIERRA » de Peckinpah, devint une icône du courant au même titre que Randolph Scott et pas loin de John Wayne.

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« L’ENFANT DU DÉSERT » de Kurt Neumann (« LA MOUCHE NOIRE » !) est celui qui sort du lot.
Datant de 1951, nous est narré les pérégrinations de Chester, arrogant fils d’un riche magnat du chemin de fer, qui, se confrontant à la rudesse des cowboys, va littéralement changer de mentalité.
McCrea assure en enseignant au jeunot Dean Stockwell (oui, le futur Al du show tv CODE QUANTUM), épatant avec un lyrisme discret mais faisant mouche.
« LE DÉFILÉ SAUVAGE » de Jesse Hibbs et « LE SOLITAIRE DES ROCHEUSES » du prolifique George Sherman, sympathiques, complètent la fournée.

Je vous ai déjà dit ce que je pensais de « SPECTRE », le dernier méfait de 007 et de l’horripilante Léa Seydoux.

Les James Bond Girls
LES EDITIONS DU CHÊNE remettent les pendules à l’heure avec le livre définitif « JAMES BOND GIRLS » où, comme son nom l’indique, chaque femme luttant au côté ou contre l’agent secret anglais a droit à sa notule où vous saurez tout sur leur origine, leur atout, leur faiblesse et ce qu’elles ont amené à notre héros.
Divisée selon une classification où se succéderont « les Amoureuses », « Les Méchantes, « Les Espionnes » « Les Sacrifiées » et les « Alter Ego », Frédéric Brun, le responsable et spécialiste de James Bond régale avec de brèves petites notules sur chacune et des photos, parfois de plateau, rares de chaque épisode.
La couverture, c’est Ursula Andress, autant dire Eve, celle par qui tout a commencé, du moins dans les salles.
En réalité, c’est une autre qui démarra tout.
Il y a aussi « JAMES BOND CARS » consacré aux voitures qui parsèment l’univers bondien.
Elles sont toutes là, de l’Aston Martin DB4 à la Rolls-Royce Phantom V sans oublier la Ford Thunderbird et divisées selon les catégories suivantes : « Les Héroïques », « Les Terrifiantes », « Les Séduisantes », « Les Classiques », « Les Inattendues » et les « Seconds rôles ».
Là aussi, images plus ou moins inédites/peu fréquentes et anecdotes/historique sur l’origine de chaque modèle et son évolution.

La fois prochaine, les sorties du 23 et 30 décembre ainsi que le traditionnel Top/Flop 2015.

 

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