Soit trois jeunes hommes, très avenants, cheveux longs, portant moustache et barbe de hipster, minces, athlétiques, bref, des gueules et allures de surfeur.
Sauf qu’une fois que l’on s’attarde sur leurs vêtements, bing, nous voilà catapultés back in the seventies.
Chemise fleurie, boots d’antan, pantalon moule-bonbon, larges ceinturons de cuir, les hippies sont dans la place ?
Non, ce serait trop simple.
Sur scène, Pablo le chanteur/guitariste, son frère Luka, batteur, et Robin aux claviers/orgue.
Au sol, des tapis aux motifs arabes.
Tout, au moindre détail, des instruments à l’éclairage, sent l’authentique.
Et puis, le plus important, la musique.
Alors là, mes aïeux, c’est l’orgasme direct.
Imaginez le Led Zep de la grande époque – Robert Plant s’escrimant au chant avec cette voix si caractéristique, Jimmy Page triturant sa guitare double-manche et John Bonham assénant des riffs impensables derrière sa grosse caisse – qui serait accompagné de Ritchie Blackmore et de Jon Lord échappés des Deep Purple, sans oublier dans un coin, David Gilmour des Pink Floyd.
Mais eux, les DeWolff, ils ne sont que trois !
Lorsqu’on les admire – c’est le seul mot qui convient tant la magie opère de suite – arc-boutés sur leurs engins, la musique transpire par chaque pore de leur peau.
Tour à tour (faussement) calmes, concentrés, appliqués, d’une sincérité totale, d’une foi inébranlable en leur art et dans le public, ils invitent à un trip sensoriel et en même temps terriblement incarné.
Le pied total.
Un putain de miracle.
Oui, ni plus ni moins.
Le genre de truc qu’on ne croyait plus possible à l’ère de la modernité absolue.
Qu’est-ce qu’on peut être con, je vous jure…
Gary Constant