Votre clip « la fin de leur monde » a été censuré. Les images y sont très dures. Pensez-vous que les mots ne suffisent plus ? Pourquoi utiliser de telles images ?
Parce que c’est la réalité du monde. Malheureusement, c’est le monde tel qu’il nous est livré tous les soirs à la télévision dans tous les foyers en France. Les images du clip sont toutes tirées de journaux télévisés. On s’est aperçu que quand on avait ces images sur scène, la portée du morceau était encore plus grande, ça plombait même parfois l’ambiance.
Et pourquoi le censurer alors ?
C’est le format. En France, quand on dépasse 2min25, ça ne va pas, et en plus il n’y a pas de refrain. C’est aussi parce qu’on n’avait pas les droits des images, mais la musique n’est pas passée non plus et les paroles encore moins. C’est l’instrumental qui nous a dirigés, on ne savait pas qu’on allait faire aussi long, quand on a terminé on s’est aperçu qu’il y avait deux pages donc on s’est dit qu’on ne mettait pas de refrain, on ne voulait pas couper le morceau donc on l’a laissé comme il est.
Justement, sur votre nouvel album, il y a plein de sujets différents, c’est quoi le changement pour demain ?
C’est compliqué pour nous de donner une réponse comme ça. Ca se joue au niveau individuel déjà, le comportement au quotidien. Quand il y a de grandes causes à défendre personne ne descend dans la rue alors que pour le mariage pour tous, il y a plein de monde. Ce n’est pas une question de pour ou contre, c’est une question de sujet. Quand on écoute les débats à la télévision c’est flippant, on voit des portraits sexy de Marine Le Pen dans les magazines, je pense qu’un jour certains vont déchanter. C’est inquiétant. On vit dans un des pays les plus aigris et les plus racistes. Mais on ne parle pas non plus que de politique, on a des morceaux plus légers.
Vous existez depuis un quart de siècle, ça fera 30 ans l’année prochaine, est-ce que ça va être source d’un évènement particulier ?
Non, pas particulièrement, nous on est vraiment dans la symbolique de certains concerts. Celui qui s’est passé à New York il y a trois semaines était aussi important que celui qu’on a fait en Egypte. On est plus dans ce genre d’évènements-là, essayer de se faire plaisir.
Propos recueillis par Lola Lemettre