Rencontre avec François (02) et Pierre (Pierrouz).
Il paraît qu’au départ vous souhaitiez faire un groupe, et non un duo ?
François : Pas vraiment. On n’avait pas prévu d’avoir un groupe avec en plus un chanteur et un bassiste. On s’était dit « on compose pour faire des choses avec des gens » mais on savait pas ce que ça allait donner.
On avait une formation avant, où il y avait guitare, basse, une formation standard quoi.
On a créé Mathem à deux et on se disait que peut-être on chercherait ces gens-là. Au final, on a trouvé que c’était juste parfait d’être deux, pas plus, ça bougera plus. On fera plein de feats avec les potes, comme ce soir, mais Mathem ça restera comme c’est maintenant.
Non parce que par rapport à ce que j’ai lu et entendu sur vous, on parle de duel, de violence…
Je me suis dit que peut-être, à quatre ou cinq, ça serait trop la baston et que ça vous faisait peur ?
Pierre : Ben non, parce qu’on est trop mignons en fait (rires). On n’est vraiment pas dans la baston du tout. On a fait des choses comme ça, mais en plus de Mathem, où on a travaillé avec un duo guitare/batterie comme nous basés sur Clermont. On a fait trois dates ensemble où vraiment là, deux guitares, deux batteries, au milieu de la fosse, ça jouait, ça jouait ! Du coup-là, vraiment, c’était une grosse bastonnade. C’était vraiment bien.
François : C’est vrai que c’est une musique qui est agressive. La formation en duo par moment peut se transformer, j’imagine, en baston pour le public, en confrontation peut-être plus. Quand tu es devant la scène, que tu vois les deux mecs qui se sont face, oui ça peut donner ça… Mais pour nous, non, c’est sûr !
Quand on est programmé sur un festival grand public, comment on s’y prend pour « rassurer » des spectateurs qui seraient moins avertis que votre public habituel ?
Pierre : On voit pas les choses comme ça. On va jouer une chanson et au bout de la deuxième, là ça va épurer. Au bout de deux chansons, on a le public qui est là pour nous. Au premier morceau effectivement, Mathem and Tricks tu connais pas, tu viens, tu prends un truc. Soit tu le prends, soit tu le prends pas. On voit ça à chaque concert, le public est fait à la deuxième ou à la troisième chanson. Quand on a joué vendredi pour notre premier concert, ici, on n’avait pas le choix, on arrivait, fallait envoyer le truc quoi. Et à notre grande surprise ça a plutôt bien marché. Le public répondait bien en face.
François : On pense aussi que la chance qu’on a eu, c’est d’arriver sur le festival cette année en ayant bénéficié de l’accompagnement « Coup de cœur ». Ça veut dire qu’on nous a programmé un peu en Touraine, quelques mois avant Terres du Son. Ça veut dire que, mine de rien, on a bénéficié aussi de la propagande qu’ils font autour du festival, que les gens ont entendu parler un peu de ce projet en amont. Les gens ont pu écouter, ils ont vus des vidéos. Je pense que certains savaient où ils allaient quand même avant de venir nous voir jouer.
Justement, deux scènes au festival cette année, vendredi soir au Chapit’ô, ce soir sur la scène Propul’son sur laquelle vous invitez des amis.
Qu’est-ce que vous avez fait au programmateur pour mériter ça ?
Pierre : On n’en sait rien. On avait joué l’année dernière rien que tous les deux sur Propul’son. On se disait ok, c’était fat scène, ça reviendra quand ça pour nous ? Et puis, en septembre, Terres du Son nous contacte et nous dit : « ça vous dit d’être coup de coeur pour l’édition 2016 ? ». Ben ouais, grave ! Et voilà quoi. Dans le même temps on était en train de travailler avec pas mal de gens, pas mal de copains. On a présenté notre projet au festival, et lors de la première réunion, ils nous ont proposé une carte blanche et puis un concert. Là on s’est dit « ok, tu nous en remet deux s’te plait » (rires). Et puis voilà, c’est vrai que c’est une super chance, c’est super chouette.
Ce soir ça va être plutôt varié puisque vous accueillez Scoop & J.Keuz, Organic Bananas et le MC Pti Sam du groupe de rap Classik.
Du rap, du rock, de l’électro transe.
Comment avez-vous conçu ce set si particulier ?
François : On joue tous les univers de chacun, on essaie de s’adapter le plus possible. Enfin, on essaie de faire notre musique et leur musique aussi. Ou plutôt, on essaie de jouer leur musique à notre sauce, c’est plus ça. Et les deux marchent. Ce sont des groupes qu’on a choisi, on a vraiment choisit de travailler ensemble. On a compris leur ziq. Ils ont compris la notre. On a mêlé tout ça et on a essayé de faire quelque chose de cohérent, en respectant les identités de chacun.
On imagine un mélange bien détonnant.
Pierre : Ca va arracher oui. Il y aura, passez-moi l’expression, des couilles du coup, mais aussi de la cervelle parce que Sam, Scoop et Jiss seront là pour amener des textes qui sont loin d’être vides de sens.
Si on est bons ce soir, ça va vraiment être agréable pour tout le monde.
Propos recueillis par Cathy Martineau et Julie Patillot