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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 103

CONJURING 2 : LE CAS ENFIELD

de James Wan (Patrick Wilson, Vera Farmiga, Frances O’Connor)

 

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Le cinéma d’horreur va mal.
Ces derniers temps, on ne dénombre plus dans les salles les productions horrifiques, qui – à de rares exceptions près frôlant l’excellence comme « IT FOLLOWS », le surprenant « UNFRIEND », « MISTER BABADOOK » ou encore les récents « THE VISIT » et « THE WITCH » – rivalisent de médiocrité : « OUIJA », « [REC 4], APOCALYPSE », « ANNABELLE », « PARANORMAL ACTIVITY 3, 4 et 5 », « SINISTER 2 », « POLTERGEIST », « LES DOSSIERS SECRETS DU VATICAN », « EVIL DEAD », « DÉLIVRE-NOUS DU MAL », « TEXAS CHAINSAW 3D », « PYRAMIDE », « THE BABY »…
Et encore, heureusement que nous ne parlons pas des sorties vidéo.
Pourtant, il y a un homme qui, contre vents et marées, osent des films « autres », prenant à bras le corps le genre en question : James Wan.
Cela se vérifie à chacun de ses longs métrages : que ce soit le premier « SAW » (le meilleur de la saga), le stressant « DEAD SILENCE », son « vigilante movie » (ou film d’auto-justice) « DEATH SENTENCE » (qui relança la carrière de Kevin Bacon), les flippants « INSIDIOUS 1 et 2 », son amusant « FAST & FURIOUS 7 » – sa seule incartade au circuit indépendant, faite avec intelligence, car – en acceptant ce gros blockbuster hollywoodien – cela lui a permis de faire l’inventaire des moyens techniques performants qu’il avait à disposition et de réfléchir à l’après.
Justement, l’après, parlons-en maintenant avec ce « CONJURING 2 » qui déboule aujourd’hui dans les multiplexes de France et de Navarre.

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1977. Angleterre. Enfield, quartier de la banlieue nord de Londres. Peggy Hogson vit là dans une maison en toute quiétude avec ses quatre enfants. Soudain, la plus jeune de ses filles, Janet, commence à adopter un comportement bizarre, en proie à un esprit démoniaque. La situation devenant bientôt intenable, les autorités compétentes font alors appel à Lorraine et Ed Warren – spécialistes américains en surnaturel – afin d’éclaircir cette affaire…
Suite du déjà efficace « CONJURING : LES DOSSIERS WARREN », ce deuxième opus se base sur un fait divers réel ayant défrayé la chronique en son temps, connu sous le nom du Poltergeist d’Enfield, objet d’une forte couverture médiatique.
Considéré par beaucoup d’enquêteurs comme un canular, certains aspects demeurent cependant obscurs.
Wan, en restant assez fidèle aux faits relatés par la presse et dans des livres de parapsychologues – témoins des évènements – signe une merveille.
Tout en parsemant son métrage d’hommages sincères et non gratuits à des classiques comme « AMITYVILLE », « L’EXORCISTE » ou bien « LA MAISON DU DIABLE », notre asiatique naturalisé australien parvint à provoquer l’effroi avec trois fois rien, à l' »ancienne », en jouant avec brio sur le rythme, les angles de prise de vue (certains relèvent du tour de force), les décors – remarquables de minutie – dûs encore une fois à Julie Berghoff, fidèle du réalisateur, la justesse d’interprétation des comédiens (mention spéciale à Madison Wolfe – Janet) et les nerfs des spectateurs.
Le scénario, comme souvent chez l’ami James, est « basique », et ne sert que de point de départ simple pour lui permettre d’injecter toute son inventivité visuelle et sensitive.
Certains esprits chagrins pourront trouver que la plupart des scènes intimistes concernant les époux Warren sont un peu « con-con ».
À cela, je leur rétorquerai que tous celles et ceux qui ne seraient être attendris par le CAN’T HELP FALLING IN LOVE d’Elvis Presley (petite pensée pour Scotty Moore, son guitariste des débuts qui vient juste de rejoindre les cieux), joué deux fois – dont une à la guitare par Patrick Wilson himself (Ed Warren) – ne méritent pas cette proposition filmique salutaire.
Le cinéma d’horreur va mieux.
Du moins, momentanément.

 

 

NINJA TURTLES 2 (3D)

de Dave Green (Megan Fox, Will Arnett, Laura Linney)

 

Left to right: Leonardo, Michelangelo and Donatello in Teenage Mutant Ninja Turtles: Out of the Shadows from Paramount Pictures, Nickelodeon Movies and Platinum Dunes
Michelangelo, Donatello, Leonardo et Raphael sont de retour pour affronter des méchants toujours plus forts et impressionnants, aux côtés d’April O’Neil, Vern Fenwick et d’un nouveau venu, le justicier masqué hockeyeur Casey Jones. Après son évasion de prison, Shredder associe ses forces à celles d’un savant fou Baxter Stockman et de deux hommes de main aussi bêtes que costauds, Bebop et Rocksteady. Leur but : régner sur le monde entier. Pour ce faire, ils vont construire un portail ouvrant sur une autre dimension où habite Krang, une puissante entité extraterrestre qui va leur fournir des moyens colossaux pour le bon déroulement de leur projet…
Ayant déjà subi en 2014 un « NINJA TURLES » de triste facture (et faisant regretter amèrement l’adaptation de Steve Barron de 1990), torpillant une série animée culte de ma jeunesse, j’allais à reculons pour cette prolongations des aventures de ces tortues mutantes, expertes en arts martiaux et se goinfrant de pizzas – malgré le fait que derrière la caméra se trouve Dave Green qui nous avait donnés le mignon « ECHO », au contenu rappelant le Spielberg d’antan.
Les craintes étaient fondées.
Rien ne fonctionne ici.
Mais vraiment rien.
L’histoire, pouah, les comédiens, pouah, les gags, pouah, les effets spéciaux, pouah, le discours sur la différence, pouah, la mise en scène, pouah, la 3D, pouah.
Plein de petits pouah.
Pourtant, d’ordinaire, c’est bon les légumes…

 

 

LA TORTUE ROUGE

de Michael Dudok de Wit

 

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Continuons avec les reptiles à carapace.
Contrairement à l’abominable au dessus, le long dont nous allons parler est la crème de la crème de la qualité.
Parvenant sur le rivage d’une île déserte, un naufragé s’endort de fatigue sur la plage. Très vite, il tente de reprendre la mer et de rentrer chez lui. Mystérieusement, il n’y arrive pas. Un jour, une tortue rouge géante le rejoint et se transforme, une nuit, en une jolie jeune femme. Commence alors pour les deux êtres, amoureux l’un de l’autre, une vie insulaire faite d’amour, de pèches, de joies, de catastrophes naturelles et d’une naissance, celle d’un garçon pas comme les autres…
Découvert cette année à Cannes, à Un Certain Regard (y remportant le Prix Spécial), ce film d’animation continuer d’exercer son charme.
Michael Dudok de Wit, dans le domaine, n’est pas un inconnu pour les amateurs.
Débutant dans les années 90 avec une poignée de courts dont le délirant « LE MOINE ET LE POISSON », ce néerlandais accéda à la notoriété avec le poignant « PÈRE ET FILLE » en 2000, qui remporta l’Oscar du meilleur court métrage d’animation (toutes ses oeuvres sont disponibles sur internet légalement).
Produit par le studio Ghibli, le talentueux néerlandais laisse éclater son génie avec cette version muette fantastique de Robinson Crusoë, aidé au scénario par Pascale Ferran (« LADY CHATTERLEY »).
Différent graphiquement de ses précédents travaux, plus proche d’un Isao Takahata (« LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA ») qui supervisa justement l’entreprise, de Wit émerveille et bouleverse, avec la musique comme vecteur de l’action et des préoccupations telles l’écologie ou le passage de relais entre les générations.
Approché donc par les japonais qui cherchent un successeur à Takahata (80 ans) et Miyazaki (75 ans) qui a pris sa retraite.
Choix judicieux.
Les rois sont (presque) morts, vive le roi !

 

 

L’affiche de la semaine : « L’ÂGE DE GLACE : LES LOIS DE L’UNIVERS » de Mike Thurmeier et Galen T. Chu

Après un quatrième volet formidable, ce sera difficile de faire mieux.
Sait-on jamais.
Ce poster promotionnel made in USA se suffit à lui-même.
Et puis entre vous et moi, bien, pas bien – et c’est de circonstance – on s’en « foot ».

 

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