MISS PEREGRINE ET LES ENFANTS PARTICULIERS (3D)
de Tim Burton (Asa Buttertfield, Eva Green, Ella Purnell)
Je ne sais pas pour vous mais, concernant Tim Burton, j’en suis resté perso au 9 février 2000, date à laquelle débarqua sur nos écrans, « SLEEPY HOLLOW », amusant hommage au gothique anglais totalement convaincant.
Pourquoi ?
Parce que depuis, même si le constat est terrible (et je sais que beaucoup ne seront pas d’accord), l’ami Tim a enquillé les mauvaises oeuvres – mettons de côté « BIG FISH », inégal.
Car, entre ses remakes consternant de nullité, « LA PLANÈTE DES SINGES » – depuis Pierre a les « Boulle(s) » -, « CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE » – jetez-vous, si ce n’est déjà fait, sur l’original de 1971, de Mel Stuart et avec un impeccable Gene Wilder (RIP) qui enterre Johnny Depp -, « ALICE AU PAYS DES MERVEILLES » – on restera poli -, l’ennuyeux « LES NOCES FUNÈBRES » – qui prouve, s’il était encore besoin que « L’ETRANGE NOËL DE MR JACK » est de Henry Selick, véritable génie -, le poussif « DARK SHADOWS », le spectateur demandait grâce.
Et puis, il y eut « FRANKENWEENIE », où, après 20 minutes insupportables, Burton retrouvait sa magie d’antan.
Était-ce ENFIN le signe de la résurrection ?
Ben non, car ensuite, ce fut le raté « BIG EYES », inodore et sans saveur.
Donc, le nouveau Burton, autant dire que je m’en tamponne un peu le coquillard.
Mais comme le professionnalisme guide mes pas – pour d’autres, c’est Dieu, hein Ophélie – votre dévoué serviteur s’est exécuté.
Un ado – Jacob – rendant visite à son grand-père, découvre ce dernier mourant, victime d’une agression, et privé de ses yeux. Avant de succomber à ses blessures, le vieil homme a le temps de lui indiquer un endroit mystérieux sur les côtes anglaises. Se rendant sur place, notre juvénile héros fait alors la connaissance de Miss Peregrine, la gouvernante d’un manoir habité par des enfants aux étranges pouvoirs…
Une énième fois, notre californien gothique s’avère incapable de transcender la matière première qu’il a sous la main (une trilogie de fantasy écrite par l’américain Ransom Riggs). Le problème récurrent, depuis quinze années avec Burton, n’étant pas les sujets de ses oeuvres, au potentiel certain, mais ce qu’il en fait.
C’est à dire rien ou pas grand chose.
Tombant dans un académisme consternant, d’une facture visuelle tellement laide qu’elle en rend sympathique les expérimentations d’un Xavier Dolan, sans trouver l’inspiration – si ce n’est ici, au bout d’une heure et demie (!), une bataille avec des squelettes animés (en hommage à Ray Harryhausen, la légende des effets spéciaux à qui le Hollywood moderne doit beaucoup) -, foirant la romance entre les deux protagonistes centraux et avec un Samuel L.Jackson – en méchant qui lance des vannes – mauvais comme un cochon, l’auteur de « MARS ATTACK ! » continue de faire l’autruche.
Et de s’en mettre plein les poches.
Comme quoi, les absents – derrière la caméra – n’ont pas toujours tort…
DON’T BREATHE – LA MAISON DES TÉNÈBRES
de Fede Alvarez (Jane Levy, Stephen Lang, Dylan Minnette)
À Détroit, une jeune femme téméraire, Rocky, rêve de quitter la ville et d’emmener avec elle sa petite soeur – soumise à une mère la délaissant complètement – afin de changer de vie. Pour se faire, elle cambriole les maisons avec deux de ses amis, mais peine à amasser l’argent nécessaire au départ. Soudain, le trio entend parler d’un aveugle qui vit en solitaire et garde chez lui une fortune. Aussitôt, ils préparent ce qu’ils pensent être leur ultime coup avant de décrocher. Arrivé sur les lieux de leur méfait, les choses vont prendre une tournure inattendue…
Le « Home Invasion » est un genre où des personnes malintentionnées essaient de s’introduire chez d’autres.
Quelques incontournables dans le domaine : « LES CHIENS DE PAILLE » (1971) de Peckinpah, l’angoissant « BLACK CHRISTMAS » de Bob Clark, « LES NERFS À VIF » de J. Lee Thompson où Robert Mitchum tyrannisait Grégory Peck et sa famille, le sidérant « ANGST » (1983) de Gerald Kargl, « ORANGE MÉCANIQUE » de Stanley Kubrick, le remarquable « FUNNY GAMES » de Haneke – la version de 1997 -, « KEY LARGO » (1948) de John Huston avec Bogart affrontant Edward G. Robinson sur fond d’ouragan, ou encore le récent et fort bon « THE COLLECTOR » de Marcus Dunstan.
L’Uruguayen Fede Alvarez, après quelques courts fantastiques, s’est fait repéré par Sam Raimi qui lui confia le soin de faire le remake de son « EVIL DEAD ».
Le résultat de cette nouvelle version : du criard, du démonstratif et aucune « finesse », malgré le talent indéniable du bonhomme.
Avec cette seconde réalisation, le sud-américain éblouit littéralement.
Déjà, belle idée que de renverser les points de vue.
Généralement, nous sommes du côté des assaillis.
Là, focus sur les assaillants.
Via une mise en scène inventive et immersive, bénéficiant d’un des plus beaux vilains, effrayants et touchants, aperçus à l’écran depuis longtemps – incarné magistralement par Stephen Lang (le colonel extrémiste d' »AVATAR ») -, un discours social pas si bête et assumant son concept technique jusqu’au bout – en dépit d’un titre français complètement con eu égard à la teneur du métrage – ce thriller diablement efficace et surprenant s’impose d’emblée comme un « classique ».
Fortiche.
POESIA SIN FIN
de Alejandro Jodorowsky (Adan Jodorowsky, Pamela Flores, Brontis Jodorowski)
Dans l’effervescence de la capitale chilienne Santiago, pendant les années 1940 et 50, « Alejandrito » Jodorowsky, âgé d’une vingtaine d’années, décide de devenir poète contre la volonté de sa famille. Il est introduit dans le cœur de la bohème artistique et intellectuelle de l’époque et y rencontre d’autres jeunes poètes prometteurs et anonymes qui deviendront les maîtres de la littérature moderne de l’Amérique Latine. Immergé dans cet univers d’expérimentation poétique, il vit à leurs côtés de façon sensuelle et authentique…
Convoquant les ombres de Tati, de Fellini et de Buñuel, el maestro Jodo poursuit – après le déjà passionnant « LA DANZA DE LA REALIDAD », son autobiographie sur grand écran.
Plus bavard certes, mais tout aussi imaginatif et inventif.
À consommer sans modération.
BRIDGET JONES BABY
de Sharon Maguire (Renée Zellweger, Colin Firth, Patrick Dempsey)
Deux midinettes arrivent en caisse d’un multiplexe.
– Bonjour madame, euh pardon monsieur, à cause de vos cheveux longs, on savait pas trop.
– Bonjour les pouffia…, mesdemoiselles.
– Nous aimerions deux places pour le troisième BRIDGET JONES, hihihi
– Vous êtes certaines ?
– Bah ouais, car on a grandi avec.
– Vous avez lu le résumé ?
– Oui, ça a l’air trop bien, car Bridget elle tombe enfin enceinte mais elle ne sait pas si c’est de Mark ou du nouveau venu dans la saga, Jack (trop beauuuuu). Et pis y parait qu’à la fin, elle se marie ! C’est ouf, hein ?
– Si vous le dîtes
– Vous l’avez vu ?
– Effectivement.
– Et alors ???????
– Moins pire que prévu, même agréable pour une comédie romantique.
– C’est vrai ?
– Écouter, je ne vais pas vous raconter des bobards, ce n’est pas dans mon intérêt. Je tiens à ma place, moi. Dites, vous pourriez avancer car y’a du monde derrière vous qui attend.
– Merci. On arrive Bridget, on t’aime, hihihihihihihihi
L’affiche de la semaine : « WOLVERINE 3 » de James Mangold
Pourquoi ?
Tout simplement car – et malgré l’hommage évident à Yves Duteil – cela risque bien d’être la seule chose à sauver de cette énième production super héroïque – certainement un futur naufrage – tournée sous la direction du misérable qui a commis « WOLVERINE : LE COMBAT DE L’IMMORTEL ».
Et également « COPLAND », mais ça c’était avant qu’il se fasse enlever par les extraterrestres et qu’on le retrouve dans le lit de Jean-Claude Bourret.