GRACE DE MONACO
de Olivier Dahan (Nicole Kidman, Tim Roth, Frank Langella)
On sait qu’Alfred Hitchcock choisissait ses actrices en fonction de leur caractère et qu’il aimait jouer avec en se comportant avec exigence sur les plateaux.
Ici, c’est l’une d’entre elles, Grace Kelly, qui se trouve comme principal sujet du biopic d’Olivier Dahan (« LE PETIT POUCET », « LES SEIGNEURS »), « GRACE DE MONACO », qui fait ce soir l’ouverture de la soixante-septième édition du Festival de Cannes et est visible dans toutes les salles dès aujourd’hui.
Ce matin, le film nous a été présenté et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’accueil fut glacial.
Se déroulant au moment des tensions entre la Principauté et la France en 1961, l’histoire se focalise sur le renoncemement progressif de la star éternelle de « FENÊTRE SUR COUR » au 7ème Art alors qu’elle a épousé le prince Rainier en 56 et qu’elle fut contactée par Sir Alfred pour le rôle de sa prochaine oeuvre « PAS DE PRINTEMPS POUR MARNIE ».
Bon, difficile de ne pas se ranger à l’avis général : cette tranche de vie est inodore et sans saveur.
Malgré le côté glamour de Nicole Kidman, celle-ci, pour cause de scénario bas de gamme, fait apparaitre Grace Kelly comme une nunuche de première qui prendra peu à peu conscience de la place qu’elle doit tenir aux yeux du monde. De plus, les situations improbables liant les différents protagonistes sont plus risibles qu’autre chose et empêchent toute adhésion et intéressement de la part du spectateur. Tim Roth, campant Rainier, exécute le minimum syndical et en dépit de décors et d’une lumière soignés, la réalisation, tenant plus du téléfilm de luxe, nuit à l’ensemble.
Le comble étant atteint lorsque Grace Kelly, dans un moment d’intimité avec son mari, à deux doigts de tout plaquer, lui lance : « Et si nous nous installions dans une ferme près de Montpellier où nous pourrions passer le reste de notre existence en se tenant main dans la main ».
« GRACE DE MONACO » est à l’image de cette réplique : saugrenu.
Demain,« MR.TURNER » de Mike Leigh et « BANDE DE FILLES » de Céline Sciamma.