MAPS TO THE STARS (Compétition officielle) (en salle le 21 mai)
de David Cronenberg (Julianne Moore, John Cusack, Mia Wasikowska)
Lorsque l’on a le statut d’un David Cronenberg (ceci est valable également pour une dizaine d’autres cinéastes), chacun des films que l’on fait est attendu avec impatience par tous les amoureux du 7ème art.
Certes, depuis quelque temps, notre Canadien à lunettes (comme Aton Egoyan d’ailleurs) a déçu son monde avec le poussif « A DANGEROUS METHOD » et un « COSMOPOLIS », déjà en sélection cannoise en 2011, trop bavard et superficiel.
Ici, il revient avec « MAPS TO THE STARS ».
Agatha (Wasikowska), une jeune fille lunaire, débarque à Hollywood pour visiter la ville. Son chauffeur, Jérôme (Robert Pattinson), loué pour l’occasion, rêve lui de devenir comédien. Benjie (Evan Bird), 13 ans, est une vedette à succès de grosses comédies. Son père, Sanford Weiss (Cusack), coach de célébrités, a comme cliente, Havana Segrand (Moore), une actrice à un tournant de sa vie professionnelle. Tout ce petit monde va se croiser pour le pire…
Oui mais le pire est pour le spectateur, incrédule devant une telle déconvenue.
En effet, Cronenberg ne parvient jamais à transcender son sujet qui s’avère être, plus qu’une satire du monde hollywoodien, le dysfonctionnement de la cellule familiale américaine du show-biz de maintenant. Oubliant justement que nous étions en 2014, l’auteur de « VIDEODROME » se croit dans les « nineties », avec décors nimbés d’une lumière crue et une utilisation de la musique qui n’est pas sans rappeler celle qu’en faisait alors Angelo Badalamenti, le compositeur attitré de David Lynch.
Ce versant « has-been » de la chose couplé à une mise en scène inoffensive (jamais à la hauteur du propos exposé) ne compense même pas les dialogues « corrosifs » qui tentent péniblement, en n’y réussissant que rarement, à provoquer les rires (sous couvert de connaître parfaitement les arcanes et les potins du « milieu »).
Alors que le casting est parfaitement choisi pour chaque emploi, l’ami David n’arrive jamais à faire exister pleinement les différents caractères évoluant à l’écran (à l’exception de Julianne Moore, impériale) qui restent, la plupart du temps, à l’état de silhouettes fantomatiques, dénuées d’intérêt.
Pourtant tout est là.
On passera sur les situations assez prévisibles de ce pudding rétrograde à qui il a manqué l’ingrédient principal : un réalisateur adéquat.
Le prochain coup, il sera, entre autres choses, question de l’éblouissant « FOXCATCHER » de Bennett Miller, présenté également en compétition, avec un Steve Carell démentiel.