MAD MAX : FURY ROAD (en salle aujourd’hui)
de George Miller (Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult)
Vraoum, vraoum, vraoum.
En 1979, un policier tout de cuir vêtu pourchassait, à bord d’une Ford Interceptor, une bande de motards ayant assassiné sa famille.
Frappant par sa violence sèche et marquant les esprits, une idole naissait alors : Max Rockatansky alias « Mad Max ».
Deux suites virent le jour, chacune passionnante pour des raisons différentes.
Depuis, George Miller s’est affirmé comme un cinéaste essentiel, transcendant les genres qu’il aborde : le fantastique avec le très rigolo « LES SORCIÈRES D’EASTWICK », le drame avec le sous-estimé et méconnu « LORENZO » sur le combat de deux parents pour sauver leur fils atteint d’une maladie rare, le film d’animation avec « BABE, LE COCHON DANS LA VILLE » et les deux « HAPPY FEET » (oui, les manchots qui dansent sur du funk) où, à travers des histoires à priori enfantines, il dresse à chaque fois magistralement un portrait implacable et vrai de notre société contemporaine, doublé d’une belle leçon sur la tolérance.
Nourrissant, depuis des années, le projet de ressusciter le héros qui le fit connaitre au monde entier, notre australien, au bout d’une lutte de longue haleine, est enfin parvenu à atteindre son but avec « MAD MAX : FURY ROAD », dont les divers extraits ont rapidement galvanisé tout cinéphile qui se respecte, l’attendant comme le messie.
Présentée ce matin en Hors Compétition à Cannes, qu’en est-il réellement de la bêêêêêête ?
Dans une Terre ravagée par un cataclysme nucléaire, Max, un ancien flic, tente de survivre en échappant aux multiples gangs d’humains mutants qui ont proliféré. Prisonnier de l’un des plus puissants, dirigé par le terrifiant Immortan Joe, qui possède la maîtrise de l’eau, il va se retrouver à fuir en compagnie d’Imperator Furiosa, ayant volé le bien le plus précieux de Joe : ses femmes favorites, génitrices de sa descendance…
Le premier mot qui vient immédiatement à l’esprit, c’est waouh !
Tout en respectant la mythologie qu’il avait lui-même inventée et en la mettant au goût du jour, Miller livre un sacré morceau de cinoche épique, proche du divertissement parfait.
Ne sacrifiant absolument pas (au contraire de beaucoup) les enjeux de son récit, moteur essentiel chez lui et corollaire absolu de l’action, notre australien de service nous donne, une fois encore, une pertinente leçon de géopolitique, plus fine qu’il n’y paraît au premier coup d’oeil, abordant tout autant le fanatisme (les djihadistes) que le féminisme.
Au détour d’une simple phrase, le message passe : nous sommes les seuls responsables de notre avenir et il ne tient qu’à nous de trouver ensemble les solutions.
Explosions pétaradantes, les poursuites se transforment en morceaux de bravoure savamment orchestrés, impressionnantes.
Réussissant également à distiller des émotions sans que jamais le rythme ne baisse, maître George prouve qu’il n’a rien perdu de son art de conteur.
Tom Hardy reprend efficacement le flambeau après Mel Gibson, Charlize Theron est étonnante d’intensité et de présence.
Bref, comme disait une autre légende du pays des kangourous, le groupe AC/DC : » I am (we are) on the Highway to Hell ».
Raaah, que ça fait du bien !
La prochaine, Woody Allen, Tahar Rahim et d’autres choses.