MONUMENTS MEN - photo centrale
Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 8

MONUMENTS MEN

de et avec George Clooney (Matt Damon, Cate Blanchett, Jean Dujardin)

 

MONUMENTS MEN - photo 3

 

Le trailer : «Une génération peut-être décimée, ses maisons rasées, elle se relèvera. Mais détruire l’histoire des gens, détruire leurs œuvres, c’est nier qu’ils ont existé.»
Les faits véridiques : Sous l’égide d’Eisenhower et de Roosevelt, une troupe d’élite composée d’historiens d’art, de plasticiens, de conservateurs de musée fût chargée de sauvegarder les trésors artistiques européens (tableaux, sculptures) avant que ceux-ci ne soient totalement cachés ou détruits par les allemands.
La fiction : Cette anecdote donne lieu au cinquième long-métrage dirigé par George Clooney.
Frank Stokes (mr What Else) se voit assigné la mission de réunir autour de lui une équipe de spécialistes envoyés aux quatre coins de l’Europe, en plein territoire ennemi, afin de tenter de récupérer les œuvres d’art volées et de les restituer à leurs propriétaires légitimes. Mais les méchants nazis, en pleine débâcle, reçoivent l’ordre de de ne rien laisser derrière eux. Une course contre la montre s’engage alors…
Attention, méfiez-vous de la bande-annonce vantant plutôt un actioner genre «LES 12 SALOPARDS» car il n’en est rien.
Hésitant constamment entre la comédie et une oeuvre plus sérieuse tendance hunamiste, «MONUMENTS MEN» souffre d’une réalisation jamais à la hauteur de son sujet et d’un défaut d’incarnation. Clooney en doux naïf et idéaliste qu’il est, voire ses précédentes réalisations, fait ici preuve d’impuissance à intéresser le spectateur aux tenants et aboutissants de son intrigue. Tenter une pochade d’un sujet pareil pourquoi pas, mais encore faut-il tenir la distance et ne pas, par moment, partir sur des laïus grandiloquents bien lourds.
Mais le plus horripilant, c’est le gâchis de la pléïade d’acteurs présents. Que ce soit le toujours hiératique Matt Damon, Cate Blanchett, peu crédible dans son rôle, la french touch Jean Dujardin – warning, spoiler – dont la mort, dans un cadre bucolique, reste affligeante, l’énorme John Goodman, le grand Bill Murray, tous sont aux abonnés absents, faute de consistance dans leur emploi respectif.
Ne blâmons pas les comédiens, le seul responsable demeure l’ami George signant un film à son image : celle d’un gendre idéal, bien trop poli pour faire l’affaire.

 

 

HOW I LIVE NOW – MAINTENANT C’EST MA VIE

de Kevin Macdonald (Saoirse Ronan, George MacKay, Tom Holland)

 

HOW I LIVE NOW

 

En 2006, «LE DERNIER ROI D’ECOSSE» révélait Kevin Macdonald au grand public. Ce dernier, déjà très actif dans le milieu du documentaire, sidérait par son sens du récit. S’ensuivirent des titres passionnants, «JEUX DE POUVOIR», l’excellent péplum «L’AIGLE DE LA NEUVIEME LEGION», «MARLEY».
Et voici qu’aujourd’hui surgit son nouveau-né, «HOW I LIVE NOW – MAINTENANT C’EST MA VIE».
Dans un futur proche, Daisy (Saoirse Ronan, qui après le déroutant «HANNA» de Joe Wright, s’affirme avec talent) une ado new-yorkaise un peu fière, est envoyée par son père en vacances ches ses cousins dans la campagne anglaise. Commençant à se sociabiliser et découvrant la passion amoureuse, la réalité va brusquement se rappeler à elle : Londres est bombardée et la Troisième Guerre Mondiale déclenchée…
Adapté d’un roman à succès de Meg Rosoff, ce drame d’anticipation n’est pas sans en évoquer un autre, sorti en 2011, l’inégal «NEVER LET ME GO» de Mark Romanek. Même approche, même délicatesse dans la description des rapports entre les êtres, même profondeur psychologique, même soin apporté aux décors où évoluent les personnages, accentués par une photographie tout simplement splendide. Des qualités intrinsèques aux années passées par Macdonald dans le docu.
Oui, il existe une pléthore de films sur le passage à l’âge adulte, sur les premiers émois amoureux, mais celui-ci, sans être un chef-d’oeuvre du genre (la succession de passages obligés pour l’héroïne dans sa quête de survie est trop attendue, déceptive), n’en reste pas moins une oeuvre éminemment attachante, intelligente, sensible et fait encore espérer en l’avenir de l’humanité dans un monde de plus en plus à la dérive.

 

 

FISTON

de Pascal Bourdiaux (Kev Adams, Franck Dubosc, Nora Arnezeder)

 

FISTON

 

Décidant réaliser son rêve de toujours, Alex, la vingtaine, entreprend de séduire Sandra Valenti, la plus belle fille au monde à ses yeux, dont il est secrétement amoureux depuis l’âge de sept ans. Pour ce faire, il demande à Antoine Chamoine, le seul homme à avoir réussi à se faire aimer de la mère de Sandra dans sa jeunesse, des conseils pour vaince sa timidité…
«LE MAC» du même Pascal Bourdiaux avec José Garcia, c’était déjà quelque chose, «FISTON» c’est pareil.
Et pourtant on sent une volonté venue d’ailleurs d’essayer de faire mieux que la majorité des comédies débilisantes françaises polluant les écrans. L’intrigue et le rythme à la «teen movie» ricain font quelque peu illusion mais reste plombé par le catastrophique Kev Adams en puceau de service, agaçant de candeur. POUR UNE FOIS, Dubosc, en mentor de drague, s’en sort honorablement. Nora Arnezeder («ANGELIQUE», la purge d’Ariel Zeitoun) campe la bonnasse sympathique.
Ce n’est ni bien, ni mauvais, mais on s’en tape.

 

 

Le DVD de la semaine : «BONNES FUNERAILLES, AMIS, SARTANA PAIERA»

de Giuliano Carnimeo / Artus Films.

 

BONNE FUNERAILLES AMIS

 

Dans les années 60, les metteurs-en-scène populaires italiens prirent l’habitude d’américaniser leur nom afin de mieux percer les marchés étrangers.
Ainsi derrière le pseudonyme de Bob Robertson se cachait Sergio Leone.
Frank Kramer c’était Gianfranco Parolini.
Calvin Jackson Padget = Giorgio Ferroni.
Et celui qui nous intéresse aujourd’hui, Anthony Ascott n’était autre que Giuliano Carnimeo.
Ayant débuté sa carrière comme assistant sur des comédies centrées autour du duo comique navrant transalpin Franco et Ciccio («DEUX CORNIAUDS CONTRE COSA-NOSTRA»), Carnimeo passa derrière la caméra à l’orée des «seventies» avec un des deux genres qui le rendit célèbre : le western spaghetti (l’autre étant les sexy comédies qui fleurirent alors).
«BONNES FUNERAILLES, AMIS, SARTANA PAIERA» (1970) est la quatrième mouture des aventures de Sartana, joueur invétéré, rusé et adepte de gadgets en tout genre (mini-pistolets, cartes tranchantes), souvent tiré à quatres épingles, vêtu de son costume noir.
C’est Gianni Garko qui endossera la défroque de cet anti-héros à de multiples reprises, devenant son rôle fétiche. Garko est une de ses stars du cinéma-bis qui font encore la joie des authentiques amateurs et sur lequel il y aurait beaucoup à dire.
Ici, il nous entraîne dans un réjouissant chassé-croisé entre divers protagonistes s’arnaquant les uns les autres autour d’une mine d’or.
Ca se bagarre, ça dégaine sec et on tue beaucoup.
Outre le casting avec les trognes coutumières de ce type de production telle l’exquise Helga Line en femme perverse, notons que cette amusante série B doit également beaucoup au directeur de la photo, le génial Stelvio Massi, un utilisateur de la première heure de la caméra portée et à l’immense compositeur Bruno Nicolaï, ancien chef d’orchestre d’Ennio Morricone, qui toute sa vie durant, hélas, vécu dans l’ombre du maître mais s’avèra parfois tout aussi décisif et dont les musiques sont impérativement à redécouvrir.
ARTUS FILMS, dans une jolie copie, permet ainsi aux fans et aux autres de passer un agréable moment de détente en éditant dans leur dernière fournée ce titre-ci accompagné de trois autres représentants, tous avec Gianni Garko : «QUAND LES COLTS FUMENT, ON L’APPELLE CIMETIERE», encore de Carnimeo, le trépidant «LE TEMPS DES VAUTOURS» de Romolo Guerrieri et le curieux «LE JOUR DE LA HAINE» de Giovanni Fago, déjà responsable d’une autre bizarrerie, le remarquable «O’CANGACEIRO» avec un Tomas Milian en chef d’une bande de paysans pauvres revanchards.
En bonus, des interviews instructives des principaux intéressés et des présentations, là par contre, quelconques de Curd Ridel, dessinateur et scénariste de BD. Ce n’est pas parce que l’on a découvert ces films en temps réel (le sieur est né en 1963) que l’on est forcément à même de savoir en parler.
Ne vous bilez pas, un coup via le menu du dvd et hop là, vous zappez.
La technologie a du bon parfois…

 

bonnes-funerailles--amis--sartana-paiera - photo

01

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *